Les voilà, les bleus, ils arrivent sur le marché, le numéro Siret encore chaud dans la poche, et déjà paumés face à l’océan de possibilités qui s’offrent à eux.
Et maintenant, je fais quoi ?
Les anciens, les poilus, les plus aguerris leur recommandent l’inbound Marketing. Passer des annonces, créer son site, en gros, s’exposer sur tous les canaux, poser ses lignes dans les cours d’eau avoisinants et attendre fébrilement le poisson tandis que son ventre grogne déjà.
On les voit alors, assis devant leurs lignes sur Linkedin, se demandant s’ils ont bien choisi l’endroit. Qu’en est-il de l’hygrométrie ? Et le vent ? Ça joue, le vent ? De temps en temps, une ligne vibre, alors ils décrochent. « Allo ? Oui, tout ce que vous voulez. Gratuitement ? Ah, ça me fera de la pub ? » Et les voilà Gratuistes, cherchant à rajouter de précieuses lignes sur leur CV, défendant leur droit d’exister et voulant montrer qu’on peut leur faire confiance.
Et maintenant, je fais quoi ?
Un peu plus tard, on les retrouve, trônant au milieu d’un superbe site WordPress, flambant neuf, thème américain à 50 dollars, on déconne plus. Un blog au milieu, bien sûr, dans lequel ils s’épanchent sur les vicissitudes de leur vie, sur la complexité de leur tâche.
Alors, au milieu d’un immense océan de sites pourris, à peine perceptible à la longue vue, un petit navire ère sur les flots, fanion « rédacteur web » battant le vent, espérant qu’on l’aperçoive, comme les perdus en mer agitant leur drapeau scrutent l’horizon dans l’espoir d’être sauvés.
Et maintenant, je fais quoi ?
Quelque temps après, les voilà, avec un ou deux contrats de plus au compteur, qui ont compris que les lignes, ça marche, et qui cherchent des spots sur Malt, redacteur.com, 5euros.com. Leur page brille de mille feux dans cette marée de profils plus ou moins compétents, quasi indistinguables.
Mais il a été déjà déçu, le client, souvent, douloureusement. Il a connu la brûlure de devoir payer cher un travail de merde qu’il ne pourra pas mettre en ligne. Il compulse les pages de la plate-forme, le client, il lit les textes et essaie de se faire une idée du profil qu’il recherche, mais il n’y connaît rien, finalement. Et parmi toutes les pages qu’il regarde, il examine les visages, lit les recommandations, parcourt la description, et il joue à la roulette russe, la boule au ventre.
Mais voilà
Pendant que vous attendez que le client vienne mordre à votre ligne, d’autres sont passés en outbound Marketing. Ils toquent aux portes, prennent leur téléphone et leur courage à deux mains, envoient des CV spontanés avec des mails pleins de compliments honteusement flatteurs et d’articles d’exemples, parlent de valeurs partagées, semblent fiables. Des vrais sauvages qui ne respectent pas les règles ! Ils sortent du rang ! Trahison, jalousie, amertume !
Et vous savez quoi ? Les entreprises aiment voir ces gens courageux. Ce trait de caractère est une valeur sûre quand on doit choisir un freelance. Et franchement, votre client, ça lui facilite la vie de ne pas avoir à aller sur Malt ou sur Google pour trouver quelqu’un.
Il est peut-être temps d’y songer, non ?
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