Le social media, le prédateur de l’internet (et du SEO) que vous soutenez !
Je suis à la fois ému et furieux au moment de rédiger ce billet.
Ému parce qu’utilisateur de la première heure de l’internet, celui où chacun pouvait naviguer en toute simplicité, je ne peux aujourd’hui que constater sa disparition. La cause principale du décès ? La voracité tentaculaire avec laquelle les réseaux sociaux intègrent toujours plus de services populaires du web dans leur expérience-utilisateur.
Furieux, car avec son comportement prédateur, le social media crée une faille de plus en plus béante entre 2 outils de communication pourtant complémentaires. Il a déjà réussi à s’approprier l’accès et la consultation des contenus ; l’e-commerce devrait rapidement suivre.
Il va donc falloir choisir son monde, son clan. Et pas simplement pour ses activités personnelles. Le SEO et le référencement naturel sont aussi concernés par cette évolution, avec une remise en cause majeure de leurs techniques les plus populaires. Certains éditeurs comme MinuteBuzz ont déjà pris des mesures radicales, en abandonnant le « vieux » Net. Mais ces décisions suffiront-elles face à la puissance des plates-formes sociales ?
La stratégie ultime des réseaux sociaux pour détruire le web ouvert
Souvenez-vous, amis référenceurs et e-commerce, il y a encore 2 ans, les réseaux sociaux étaient là pour vous aider à générer du trafic vers vos contenus web. Sauf qu’avec le lancement de « Discover » par Snapchat en janvier 2015 suivi 6 mois plus tard par les « Instant Articles » de Facebook, ce paradigme s’est vu largement remis en cause. Trahison…
Fort d’une audience mondiale dépassant les 2 milliards d’utilisateurs, le social media est entré dans une phase de monétisation intense, où l’engagement et la durée de consultation deviennent des éléments-clés.
Ses initiatives (plus ou moins discrètes) visent donc à créer un écosystème dans lequel l’internaute n’a aucun besoin de sortir de la plate-forme pour lire vos articles, découvrir vos infographies ou visionner vos vidéos. Des objectifs qui risquent de mettre à mal votre netlinking…
Ils s’accompagnent d’une offensive régulière contre le copywriting (sous couvert de lutte contre les titres trop agressifs) et d’une réorganisation souvent obscure du positionnement des contenus dans les fils d’actualité. Autant d’éléments qui font chuter nettement le taux de clic et contre lesquels les techniques SEO restent relativement impuissantes.
Voici en avant-première le futur du web...
Les conséquences concrètes de ce comportement agressif commencent déjà à se manifester.
Début octobre 2016, l’éditeur français orienté « génération Y » MinuteBuzz décidait la fermeture pure et simple de ses sites, dont les contenus ne seront diffusés à l’avenir que sur les réseaux sociaux. Il emboîte le pas à des pionniers comme NowThis ou Obsessee, complètement absents du web « classique » et invisibles pour le milliard d’internautes pas encore fans d’une plate-forme social media.
Plus besoin de travailler le référencement naturel, d’optimiser de manière poussée le SEO ou de copywriter comme un fou pour séduire votre audience-cible avec ce changement spectaculaire de modèle.
MinuteBuzz met désormais l’accent sur le contact direct avec ses communautés pour se distinguer et accélérer la diffusion virale de ses vidéos. On imagine sans mal que le groupe se tournera aussi vers les formats de publicité personnalisée proposés gentiment par Facebook et consorts pour soutenir sa visibilité ou gérer son « reach » en temps réel. Une stratégie osée qui dépend aussi de la bienveillance – forcément temporaire – du social media par rapport à la monétisation du « brand content »…
Découvrez qui pourrait sauver l’open internet s’il le voulait !
« Standards » imposés sans véritable concertation par les GAFA, installation durable sur le mobile d’écosystèmes bien verrouillés, législations liberticides… Le web ouvert et sa neutralité prennent régulièrement de grandes claques dans la figure. La stratégie agressive des réseaux sociaux ne fait que confirmer la perte d’une vision « humaniste » du Net depuis une dizaine d’années.
Les initiatives pour défendre cet idéal (Internet Defense League…) existent, mais leur succès dépend étroitement de nous tous, professionnels du numérique et surfeurs (de moins en moins) anonymes. Vont-elles réussir à bousculer le web 100 % social plébiscité par le grand public qui s’annonce d’ici 2 à 3 ans ? Je ne le sais pas. J’en doute même de plus en plus…
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